L’assurance emprunteur peut représenter jusqu’à un tiers du coût total de votre crédit immobilier. Ce poste de dépense, souvent sous-estimé au moment de la souscription, influence directement votre budget sur toute la durée du prêt. Heureusement, grâce à la loi Lemoine entrée en vigueur en 2022, vous pouvez désormais changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans frais ni pénalités. Cette liberté rend la comparaison des offres d’assurance de prêt indispensable pour réaliser des économies substantielles.
Pour faire le bon choix et identifier la meilleure assurance de prêt immobilier, il est essentiel de maîtriser les critères de comparaison : garanties, exclusions, modalités d’indemnisation, TAEA et coût réel. Nous vous guidons pas à pas pour comparer efficacement les offres d’assurance emprunteur et obtenir une protection adaptée à votre projet immobilier, au meilleur prix.
Comprendre les bases avant de comparer
Assurance groupe vs délégation : deux approches à connaître
Avant de comparer les offres d’assurance de prêt, vous devez comprendre la différence fondamentale entre deux types de contrats.
Le contrat groupe est proposé systématiquement par votre banque. Il repose sur un principe de mutualisation des risques : tous les assurés paient le même tarif, quel que soit leur profil. Les garanties sont standardisées et les conditions identiques pour tous les emprunteurs. Ce système peut être avantageux pour les profils présentant des risques élevés, mais s’avère généralement coûteux pour les jeunes emprunteurs en bonne santé.
La délégation d’assurance, ou assurance emprunteur individuelle, permet de souscrire un contrat auprès d’un assureur externe. Le tarif est alors ajusté à votre profil personnel et professionnel, prenant en compte votre âge, votre état de santé, votre métier et vos habitudes de vie. Les garanties sont personnalisables selon vos besoins réels.
L’enjeu majeur de ce choix réside dans les économies potentielles. Les contrats individuels peuvent générer plusieurs milliers d’euros d’économies selon les profils.
Que signifient le TAEA et le coût total ?
Le TAEA (Taux Annuel Effectif de l’Assurance) est l’indicateur officiel pour comparer les offres d’assurance de prêt. Il indique le coût réel de votre assurance emprunteur, exprimé en pourcentage du montant emprunté, et intègre tous les frais liés à l’assurance. Obligatoirement mentionné dans tous les devis, il permet une comparaison objective entre différentes propositions.
Le coût total d’une assurance de prêt correspond à toutes les cotisations que vous allez payer pour votre assurance emprunteur sur toute la durée du crédit. C’est donc le montant en euros, cumulé mois après mois, du début à la fin du prêt (ou jusqu’au remboursement anticipé si vous changez d’assurance en cours de route).
Les 5 critères essentiels pour comparer les offres
Comparer les garanties : socle et protections complémentaires
Pour comparer plusieurs offres, il est nécessaire de regarder les garanties incluses dans le contrat.
- La garantie décès est la garantie minimale. En cas de décès de l’assuré, l’assureur rembourse le capital restant dû à l’organisme prêteur, dans la limite de la quotité assurée. Cette protection intervient quel que soit votre âge, jusqu’à la limite d’âge fixée dans le contrat (généralement entre 65 et 90 ans).
- La garantie PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie) est systématiquement associée à la garantie décès. Elle s’applique lorsque l’assuré se trouve en incapacité définitive d’exercer toute activité professionnelle et doit recourir à l’assistance d’une tierce personne pour accomplir les actes essentiels de la vie courante (se laver, s’habiller, se nourrir, se déplacer). Le taux d’invalidité doit être de 100%. L’indemnisation fonctionne comme pour le décès : remboursement total du capital restant dû selon la quotité.
- Les garanties d’incapacité et d’invalidité : protection renforcée
Pour une résidence principale, les banques exigent généralement des garanties complémentaires :
- La garantie IPT (Invalidité Permanente Totale) intervient lorsque votre taux d’invalidité est compris entre 66% et 99%. Vous êtes dans l’incapacité totale et définitive d’exercer une activité professionnelle rémunératrice. L’assureur prend en charge les mensualités du prêt dans la limite de votre quotité, selon un principe forfaitaire ou indemnitaire selon les contrats, ce qui est un point essentiel à comparer.
Autre point essentiel concernant la garantie IPT, L’évaluation de l’IPT peut se faire “selon votre profession” ou “toute profession”. Dans le premier cas, l’assureur juge si vous êtes définitivement inapte à exercer votre métier actuel, ce qui offre une appréciation plus favorable. Dans le second, l’invalidité est évaluée sur l’incapacité à exercer n’importe quelle profession, un critère plus strict qui réduit les chances d’être reconnu en IPT.
- La garantie ITT (Incapacité Temporaire de Travail) protège lors des arrêts de travail temporaires. Elle intervient après une période de franchise lorsque l’assuré, suite à un accident ou une maladie, est dans l’incapacité complète d’exercer son activité professionnelle.
Les garanties optionnelles selon votre profil
- La garantie IPP (Invalidité Permanente Partielle) couvre les invalidités supérieures ou égales à 33% et inférieures à 66%. En cas d’IPP, l’assureur calcule l’indemnisation selon plusieurs méthodes (par exemple 50% de la mensualité assurée ou N-33/33). Quel que soit le mode de calcul, la prestation est toujours inférieure à celle d’une IPT, car l’assuré conserve une capacité de travail partielle. Cette mécanique permet d’ajuster l’indemnisation à la réalité de la perte de capacité professionnelle.
- La garantie affections dorsales et psychiques mérite une attention particulière. De nombreux contrats excluent ou limitent fortement la couverture des troubles musculo-squelettiques (lombalgie, hernie discale) et des pathologies psychologiques (dépression, burn-out). Or, ces affections représentent une part croissante des arrêts de travail. Vérifiez si ces garanties sont incluses sans surprime, surtout si vous exercez un métier physique ou stressant.
- La garantie perte d’emploi indemnise en cas de licenciement. Elle est recommandée pour les salariés en CDI du secteur privé souhaitant une protection maximale. Attention aux conditions restrictives : cette garantie ne couvre généralement pas les démissions, ruptures conventionnelles, ni les fins de CDD ou de missions d’intérim.
Comparer les exclusions, limites et conditions d’application
Les exclusions de garantie sont souvent le point faible d’une assurance de prêt immobilier. Elles définissent les situations où vous ne serez pas couvert, même si vous êtes dans l’incapacité de rembourser.
Les exclusions fréquentes concernent :
- Les sports à risques : Sports avec engins à moteur, les sports aériens, le saut à l’élastique…….
- Les métiers dangereux : couvreur, démineur, convoyeur de fonds…
- Les affections non objectivables : les pathologies dorsales et les pathologies psychiques
- Les maladies préexistantes
Pour éviter les mauvaises surprises, lisez attentivement la Fiche Standardisée d’Information (FSI). Ce document énumère les différentes garanties ainsi que les modalités de mise en jeu de l’assurance. Attention néanmoins, la FSI ne mentionne pas les exclusions.
Astuce UTWIN : Si vous pratiquez un sport ou exercez une profession à risque, certains assureurs spécialisés proposent des extensions de garantie moyennant une surprime. Comparez plusieurs offres car les tarifs varient considérablement d’un assureur à l’autre.
Comparer les modalités d’indemnisation
Le mode d’indemnisation détermine comment vous serez remboursé en cas de sinistre. Deux systèmes coexistent :
L’indemnisation forfaitaire : l’assureur verse une somme fixe prédéterminée, indépendamment de votre perte de revenus réelle. Par exemple, si vous avez une mensualité de prêt de 1 000 € par mois et que vous êtes assurés à 100% du montant de votre prêt, en cas d’ITT, vous recevrez 1000 € de la part de votre assurance même si votre perte de revenus est inférieure. Ce système offre une grande prévisibilité.
L’indemnisation indemnitaire : l’assureur compense uniquement votre perte de revenus effective. Si vous continuez à percevoir un salaire partiel pendant votre arrêt, l’indemnisation sera réduite d’autant. Il existe, selon les contrats, plusieurs manières de calculer la prestation, mais le principe reste le même : la prestation versée par l’assurance sera proratisée à la perte de revenue. Si vous bénéficiez d’un maintien de revenus, alors l’assurance de prêt n’intervient pas. Ce système peut être moins avantageux mais coûte généralement un peu moins cher.
Comparer les franchises
Le délai de franchise correspond au nombre de jours qui doivent s’écouler après un sinistre avant le déclenchement de l’indemnisation. Par exemple, une franchise de 90 jours en ITT signifie que vous ne serez indemnisé qu’à partir du 91e jour d’arrêt de travail.
Ces délais impactent directement la réalité de votre couverture. Un contrat avec un TAEA attractif mais une franchise de 180 jours peut être moins avantageux qu’une offre légèrement plus chère avec une franchise de 90 jours.
Comparer le prix de l’assurance
Le prix d’une assurance de prêt se compare à trois niveaux :
- Le taux d’assurance : exprimé en pourcentage du capital emprunté, il varie en moyenne entre 0,10% et 1% selon votre profil
- Le TAEA : indicateur global obligatoire permettant une comparaison standardisée
- Le coût total en euros : montant réel que vous paierez sur toute la durée de votre prêt.
- Le coût sur 8 ans en euros : montant réel que vous paierez les 8 premières années de votre prêt. Cet indicateur met en lumière la vraie trajectoire tarifaire du contrat, en intégrant les éventuelles hausses liées à l’âge ou à la structure du tarif. C’est un indicateur fiable pour anticiper le coût réel de l’assurance sur les premières années du prêt pour adapter le choix du produit à la durée de détention estimée de votre bien.
Au-delà du taux affiché, la méthode de calcul de vos cotisations change radicalement le coût total de votre assurance. Cette distinction est cruciale pour comparer correctement les offres.
- Cotisation sur capital initial : vos mensualités d’assurance sont calculées sur le montant emprunté au départ et restent fixes pendant toute la durée du prêt.
Avantage : Prévisibilité parfaite, vous connaissez votre mensualité d’assurance jusqu’à la fin du prêt.
Inconvénient : vous payez autant au début qu’à la fin, alors que vous devez de moins en moins d’argent à la banque. - Cotisation sur capital restant dû : vos mensualités d’assurance évoluent chaque année selon un échéancier connu à l’adhésion en fonction du capital restant dû qu’il reste à rembourser et de votre âge q. Elles augmentent les premières années du prêt puis diminuent progressivement par la suite.
Avantage : Économie substantielle sur le coût total, car vos cotisations s’adaptent à votre dette réelle.
Inconvénient : Mensualités plus élevées au début (quand votre budget peut être plus serré).
Astuce UTWIN : Si vous prévoyez de revendre avant la fin du prêt, comparez les coûts sur votre durée de détention prévue. Un contrat sur capital restant dû est particulièrement avantageux si vous gardez le bien longtemps.
Comparer seul, via un comparateur, ou avec un courtier ?
Comparateur en ligne
Les comparateurs d’assurance emprunteur en ligne offrent une première vision rapide des prix du marché. En quelques clics, vous obtenez plusieurs devis et pouvez identifier les offres les plus adaptées.
- Avantages : rapidité, gratuité, premier aperçu des tarifs
- Limites : les comparateurs ne couvrent pas tout le marché et se concentrent souvent uniquement sur le prix, sans analyse approfondie des garanties, exclusions et conditions d’indemnisation. Les algorithmes ne peuvent pas évaluer la qualité réelle de la couverture ni votre situation spécifique.
Avec un courtier spécialisé comme UTWIN
Un courtier en assurance emprunteur, comme UTWIN, vous accompagne dans une comparaison fine des offres, en analysant à la fois les garanties, les prix et les conditions contractuelles. Cette solution est particulièrement pertinente si :
- Vous avez un profil spécifique : travailleur non salarié (TNS), profession libérale, chef d’entreprise
- Vous présentez des risques médicaux : antécédents de santé, maladie chronique
- Vous exercez un métier à risque : force de l’ordre, travail en hauteur…
Au-delà de vous aider à faire le bon choix d’assurance, le courtier vous aide également dans le changement d’assurance en gérant les démarches administratives et en s’assurant que votre nouveau contrat respecte l’équivalence des garanties exigée par votre banque.
Méthode rapide pour comparer 2 ou 3 devis
Vous avez plusieurs devis d’assurance de prêt immobilier devant vous ? Voici une méthode en 4 étapes pour les comparer efficacement.
Étape 1 — Regarder les garanties
Commencez par vérifier que chaque devis inclut bien les garanties exigées par votre banque : Décès, PTIA, IPT et ITT. Comparez ensuite les niveaux de couverture :
- La garantie IPT couvre-t-elle l’incapacité à exercer votre profession ou seulement toute profession ?
- Les affections dorsales et psychiques sont-elles incluses ou exclues ?
- Y a-t-il des limitations d’âge pour certaines garanties ?
Identifiez également les exclusions : sports, métiers, pathologies. Un contrat moins cher mais avec de nombreuses exclusions peut être moins intéressant qu’une offre légèrement plus onéreuse mais plus complète.
Étape 2 — Vérifier les conditions d’indemnisation
Analysez le mode d’indemnisation (forfaitaire ou indemnitaire) et les délais de franchise. Un devis avec une franchise ITT de 90 jours sera plus protecteur qu’un contrat à 180 jours, même à prix équivalent.
Pour les co-emprunteurs, vérifiez les quotités proposées et calculez le coût pour une répartition 100/100, même si ce n’est pas le scénario par défaut.
Étape 3 — Comparer le prix réel
Ne vous contentez pas du taux affiché. Regardez :
- Le TAEA de chaque offre
- La mensualité d’assurance correspondante
- Le coût total sur la durée du prêt
- Le coût sur 8 ans si vous prévoyez de revendre avant la fin de la durée de prêt initiale
Vérifiez également si les cotisations sont calculées sur capital initial ou capital restant dû, car cela change considérablement le coût réel.
Étape 4 — Vérifier la conformité à l’équivalence de garanties
Si vous souscrivez en délégation d’assurance, votre contrat doit respecter les critères d’équivalence des garanties définis par votre banque dans la FSI. C’est la banque qui vérifie ces équivalences lorsque vous lui soumettez le nouveau contrat.
Les 11 critères sur lesquels la banque se base portent sur les garanties décès, PTIA, IPT, IPP, ITT et leurs modalités d’application. Vérifiez que votre devis répond à ces critères pour éviter un refus de la banque.
En résumé
Comparer efficacement les offres d’assurance de prêt immobilier nécessite une analyse en trois dimensions : les garanties et leurs exclusions, les conditions d’indemnisation (franchise, carence, quotité), et le coût réel en euros sur votre durée de détention.
Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans attendre de date anniversaire et sans frais. Cette liberté vous permet de faire jouer la concurrence tout au long de votre crédit pour obtenir la meilleure assurance de prêt immobilier adaptée à votre profil.
Les économies potentielles sont considérables : plusieurs milliers d’euros sur la durée du prêt. Mais au-delà du prix, choisir la bonne assurance emprunteur, c’est vous assurer une protection optimale en cas d’accident de la vie.
L’accompagnement d’un courtier spécialisé comme UTWIN permet d’éviter les pièges, de gagner du temps et d’obtenir une couverture parfaitement adaptée à votre projet immobilier. N’hésitez pas à solliciter leur expertise et à utiliser leur comparateur d’offres en ligne pour obtenir une proposition personnalisée au meilleur tarif.
FAQ
FAQ 1 — Quels critères comparer pour choisir une assurance de prêt ?
Pour comparer les offres, analysez les garanties (Décès, PTIA, IPT, ITT), les exclusions, les conditions d’indemnisation (franchise, carence, mode forfaitaire/indemnitaire), le TAEA et le coût total sur la durée du prêt. Vérifiez aussi la conformité à l’équivalence des garanties.
FAQ 2 — Pourquoi le TAEA ne suffit-il pas pour comparer les assurances ?
Le TAEA donne une vision standardisée du coût de l’assurance, mais il ne reflète pas toujours le coût total réel. Ce dernier dépend de la durée du prêt et du mode de calcul des cotisations (capital initial ou capital restant dû). Pour une comparaison fiable, examinez les deux indicateurs.
FAQ 3 — Peut-on changer d’assurance de prêt après avoir signé son crédit ?
Oui. Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez changer d’assurance de prêt à tout moment, gratuitement et sans attendre une date anniversaire. Il suffit de proposer un contrat qui respecte l’équivalence des garanties fixée par votre banque.