Maux de dos, affections psychologiques : suis-je protégé par mon assurance emprunteur ?

Partager

Lorsque vous souscrivez une assurance emprunteur, certaines pathologies peuvent compliquer votre couverture, notamment les maladies dorsales et psychiques. Regroupées sous le terme de maladies non objectivables (MNO), elles posent un défi aux assureurs et leur impact sur la vie quotidienne et la capacité à travailler peut être majeur.

Cependant, la souscription d’une assurance emprunteur est possible. Une approche rigoureuse et transparente est cependant nécessaire. Dans cet article, nous allons voir ce que sont les MNO et pourquoi elles posent problème aux assureurs, et leur impact sur les garanties de votre assurance emprunteur.

Maladies dorsales et psychiques : qu’appelle-t-on « MNO » ?

Dans le cadre de l’assurance emprunteur, certaines pathologies sont qualifiées de maladies non objectivables (MNO), car elles ne peuvent être confirmées par un examen médical irréfutable.

Elles concernent principalement les affections dorsales et les troubles psychiques, deux catégories où les symptômes sont bien réels mais difficiles à prouver avec une radiographie ou une analyse biologique.

Pourquoi les maladies non objectivables (MNO) ne peuvent-elles pas être mesurées par un examen médical précis ?

Les maladies non objectivables (MNO) posent un problème spécifique en médecine et en assurance emprunteur car elles ne sont pas directement détectables par des examens médicaux standards tels que la radiographie, l’IRM (imagerie par résonance magnétique) ou les analyses biologiques.

Contrairement à une fracture visible sur une radiographie ou un taux de cholestérol mesurable par une prise de sang, les MNO ne présentent pas d’indicateurs physiques clairs qui permettent d’attester objectivement de leur existence ou de leur gravité.

Elles reposent souvent sur l’évaluation subjective des symptômes par le patient, ce qui complique leur prise en charge et leur reconnaissance.

Les pathologies dorsales : invisibles mais bien présentes

Le mal de dos est souvent surnommé « le mal du siècle », et pour cause : il touche une grande partie de la population active. Qu’il s’agisse de douleurs ponctuelles ou chroniques, ces pathologies peuvent sérieusement impacter la vie quotidienne, réduisant la mobilité et entraînant des périodes d’arrêt de travail prolongées.

 

La lombalgie chronique : un handicap sous-estimé

La lombalgie chronique se caractérise par des douleurs persistantes au bas du dos, qui durent plus de trois mois et qui peuvent être très invalidantes au quotidien. Pourtant, dans certains cas, aucune anomalie visible n’apparaît sur les examens médicaux (radiographie, scanner ou IRM).

Pourquoi est-elle considérée comme une MNO ?

  • Le patient ressent une douleur réelle, mais l’absence d’atteinte structurelle rend son évaluation subjective.
  • Le niveau de douleur et d’incapacité varie énormément d’un individu à l’autre.
  • Certains patients parviennent à continuer leur activité professionnelle, d’autres non, rendant l’impact difficile à prédire pour les assureurs.

 

La sciatique récurrente : une douleur invisible mais bien réelle

La sciatique est une affection fréquente, caractérisée par une douleur irradiant le long du nerf sciatique, souvent ressentie dans la fesse, la jambe et parfois jusqu’au pied. Si elle est causée par une compression du nerf visible sur une imagerie médicale (ex. : une hernie discale compressive), elle est objectivable et peut être mieux prise en compte par les assureurs.

Cependant, dans de nombreux cas, la sciatique est récurrente sans qu’aucune compression évidente ne soit observée. Elle peut résulter d’un trouble musculo-squelettique, d’une inflammation ou même de tensions musculaires profondes.

Pourquoi est-elle une MNO ?

  • Une sciatique peut être très douloureuse sans signe distinctif sur une IRM.
  • Certains patients souffrent de douleurs invalidantes, tandis que d’autres parviennent à maintenir une activité professionnelle.
  • L’évolution est imprévisible : certaines sciatiques disparaissent avec le temps, d’autres deviennent chroniques.

 

L’hernie discale sans atteinte neurologique : un diagnostic ambigu

L’hernie discale est l’une des pathologies dorsales les plus courantes. Elle se produit lorsque le disque intervertébral (le « coussinet » entre deux vertèbres) se déplace ou se fissure, pouvant parfois compresser un nerf et provoquer des douleurs. Lorsqu’il y a une atteinte neurologique avérée (perte de force musculaire, troubles sensitifs), la pathologie est clairement identifiable et prise en compte dans les évaluations médicales.

Cependant, de nombreuses hernies discales sont asymptomatiques ou peu invalidantes, et certaines douleurs associées à une hernie n’entraînent pas nécessairement une incapacité de travail.

Pourquoi est-elle classée comme MNO ?

  • Une hernie peut être visible à l’IRM, mais ne pas provoquer de symptômes gênants.
  • À l’inverse, certains patients souffrent de douleurs intenses alors que l’imagerie ne montre aucune atteinte préoccupante.
  • Le lien entre l’image médicale et l’incapacité réelle est parfois difficile à établir.

 

Les pathologies dorsales sont fréquentes et souvent invalidantes, mais leur caractère subjectif complique leur prise en charge en assurance emprunteur. Lombalgie, sciatique et hernie discale sans atteinte neurologique font partie des maladies non objectivables (MNO), car elles ne peuvent être mesurées avec précision par un examen médical.

Les troubles psychiques

Les troubles psychiques sont encore souvent mal compris, et pourtant, ils peuvent être profondément invalidants. Dépression, anxiété généralisée, burn-out… Ces pathologies peuvent impacter durablement la vie personnelle et professionnelle. Mais en assurance emprunteur, elles posent un problème particulier : il n’existe aucun examen médical permettant d’en mesurer la gravité de façon irréfutable.

 

La dépression sévère : bien plus qu’un simple coup de blues

La dépression sévère n’a rien à voir avec une baisse de moral passagère. Il s’agit d’une véritable maladie, qui peut entraîner une incapacité totale à travailler, un isolement social et des troubles physiques (fatigue extrême, insomnies, douleurs diffuses).

Pourquoi est-elle classée comme une MNO ?

  • Il n’existe aucun test biologique ou imagerie permettant d’attester une dépression avec certitude.
  • Le diagnostic repose sur des échelles d’évaluation subjective (comme l’échelle de Hamilton), analysées par un médecin psychiatre.
  • Les symptômes sont très variables d’un patient à l’autre : certains continuent à travailler, d’autres ne peuvent plus du tout exercer leur activité.

 

Le trouble anxieux généralisé : une peur qui ne s’éteint jamais

L’anxiété est une émotion normale, mais lorsqu’elle devient permanente et excessive, elle se transforme en trouble anxieux généralisé (TAG). Cette pathologie se manifeste par une inquiétude constante, des crises de panique, des troubles du sommeil et une tension nerveuse chronique. Dans les cas les plus sévères, elle peut empêcher une personne d’exercer son activité professionnelle.

Pourquoi est-il classé comme une MNO ?

  • Comme la dépression, il ne se voit pas sur un scanner ou une prise de sang.
  • Il repose sur des questionnaires et des évaluations subjectives.
  • Son impact est difficile à quantifier : certaines personnes arrivent à gérer leur anxiété, d’autres se retrouvent en arrêt de travail prolongé.

 

Le burn-out : quand le corps et l’esprit disent stop

Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est une pathologie directement liée au stress au travail. Il se traduit par une fatigue intense, une perte de motivation et un sentiment d’incapacité à accomplir ses tâches professionnelles. Dans certains cas, le burn-out entraîne des arrêts de travail prolongés, voire une reconversion forcée.

Pourquoi est-il classé comme une MNO ?

  • Il n’existe aucun test médical permettant d’établir un burn-out avec certitude.
  • Son diagnostic repose sur les ressentis du patient et l’analyse du médecin.
  • Il est parfois difficile de faire la distinction entre un stress passager et un burn-out sévère nécessitant un arrêt de travail long.

 

Les maladies psychiques, bien que courantes et parfois invalidantes, sont classées comme maladies non objectivables (MNO) en assurance emprunteur car elles ne peuvent être mesurées par un examen médical précis.

Faire un devis en ligne et économisez jusqu'à 15 000 € sans efforts !

Quel impact des MNO sur l’assurance emprunteur ? 

Pourquoi ce risque est difficilement mesurable pour les assureurs ?

Les maladies non objectivables (MNO) posent un vrai dilemme aux assureurs. D’un côté, elles peuvent être réellement invalidantes, empêchant une personne de travailler pendant des mois, voire des années. De l’autre, leur diagnostic repose essentiellement sur le ressenti du patient, ce qui complique l’évaluation du risque pour les compagnies d’assurance.

 

Un risque perçu comme difficile à quantifier

Contrairement à une jambe cassée ou une tumeur détectable par imagerie, les MNO n’ont pas de marqueur médical clair et incontestable. Cela pose plusieurs problèmes aux assureurs :

  • Un retour à l’emploi incertain : Un salarié souffrant d’une lombalgie chronique ou d’un burn-out peut être en arrêt prolongé, avec une reprise du travail difficile à prévoir. Certains retrouvent rapidement une activité, tandis que d’autres ne parviennent jamais à réintégrer leur poste.
  • Une possible sur-déclaration (selon la perception des assureurs) : Certains assureurs craignent que des affections comme la lombalgie ou la dépression puissent être exagérées ou sur-déclarées. En réalité, la majorité des patients souffrant de MNO sont sincères, mais l’absence de preuve médicale formelle alimente une certaine méfiance dans le secteur de l’assurance.
  • Une évaluation complexe de l’invalidité : Un patient souffrant de douleurs dorsales ou d’anxiété sévère peut être totalement incapable de travailler, mais comme il n’existe pas de critère médical universel pour mesurer l’impact fonctionnel, les assureurs peinent à juger de la gravité réelle du trouble.

 

Un impact financier non maîtrisé

Au-delà de l’évaluation médicale, les assureurs doivent anticiper les conséquences financières de la prise en charge des MNO. Et c’est là que le bât blesse :

  • Des indemnisations imprévisibles : Les arrêts de travail pour MNO sont souvent longs et répétés, augmentant le coût pour l’assureur. Une personne en arrêt pour dépression peut rechuter plusieurs fois, entraînant des indemnisations successives difficiles à budgétiser.
  • Un risque de dérive des coûts : En l’absence de critères médicaux objectifs, les assureurs craignent de voir exploser le nombre de demandes d’indemnisation, ce qui pourrait déséquilibrer leur modèle économique.

 

Les garanties concernées

Lorsque vous souscrivez une assurance emprunteur, vous bénéficiez de garanties destinées à vous protéger en cas d’incapacité à rembourser votre prêt pour raison médicale. Mais avec une maladie non objectivable (MNO), certaines garanties peuvent être exclues d’office ou soumises à des surprimes importantes.

 

L’Incapacité Temporaire Totale de Travail (ITT) : une couverture souvent compromise

L’ITT est une garantie clé qui prend en charge vos mensualités de prêt si vous êtes dans l’impossibilité temporaire d’exercer votre activité professionnelle à la suite d’un problème de santé. Mais lorsqu’il s’agit de MNO, cette garantie est très souvent exclue.

Pourquoi ?

  • Parce que les maladies dorsales et psychiques peuvent entraîner des arrêts de travail longs et répétitifs, sans qu’il soit possible d’objectiver clairement la durée et l’intensité de l’incapacité.
  • Parce qu’il n’existe pas toujours de preuve médicale indiscutable pour justifier l’arrêt (contrairement à une fracture ou une chirurgie, par exemple).

 

L’Invalidité Permanente Totale (IPT) : acceptée sous conditions

L’IPT intervient lorsque votre état de santé vous empêche définitivement d’exercer toute activité professionnelle et que votre taux d’invalidité est supérieur à 66 % selon les critères définis par l’assureur.

Contrairement à l’ITT, l’IPT peut être acceptée sous conditions, mais avec des restrictions importantes :

  • Les pathologies dorsales ou psychiques peuvent être exclues de la garantie, même si elles sont invalidantes.
  • Le taux d’invalidité doit être reconnu par un expert médical mandaté par l’assureur, ce qui peut être complexe pour une MNO.
  • Certains contrats appliquent une surprime pour couvrir ces pathologies, mais les conditions d’indemnisation restent strictes.

 

Les conséquences pour l’emprunteur

Si vous souffrez d’une maladie dorsale ou psychique, votre assurance emprunteur peut être plus compliquée à obtenir. Voici ce que cela signifie concrètement pour vous :

  • Refus ou surprime sur certaines garanties : L’assureur peut accepter de vous couvrir, mais en augmentant le coût de votre assurance. Dans certains cas, il peut refuser certaines garanties liées à votre état de santé.
  • Exclusion des maladies dorsales et psychiques : La plupart des contrats excluent ces pathologies des garanties incapacité et invalidité. Cela signifie que si vous êtes en arrêt de travail à cause de ces maladies, vous ne serez pas indemnisé.
  • Besoin de trouver une alternative : Heureusement, il existe des contrats d’assurance adaptés aux profils à risque. Certaines compagnies spécialisées peuvent proposer une couverture avec des conditions plus souples.

 

Comment souscrire une assurance emprunteur avec une MNO ? 

Souscrire une assurance emprunteur avec une maladie non objectivable (MNO) peut sembler complexe, mais une approche rigoureuse permet de maximiser ses chances d’obtenir une couverture adaptée. L’étape du questionnaire médical est cruciale : elle conditionne l’acceptation de votre dossier et les garanties qui vous seront proposées.

Bien remplir son questionnaire médical

L’assureur évalue votre état de santé à travers un questionnaire détaillé. Il est essentiel d’y répondre avec exactitude et honnêteté, sous peine de voir votre contrat annulé pour fausse déclaration en cas de sinistre. Voici quelques bonnes pratiques :

  • Décrire précisément votre pathologie : Nom du trouble, date du diagnostic, traitements en cours ou passés.
  • Mentionner les arrêts de travail éventuels : Durée, fréquence et motifs.
  • Indiquer l’évolution de votre état de santé : Une amélioration ou une stabilisation peut influencer positivement l’évaluation de votre dossier.

Bon à savoir : Certaines assurances proposent des questionnaires simplifiés pour les petits emprunts, ou en cas d’adhésion via la convention AERAS (pour les personnes avec un risque aggravé de santé).

Préparer son dossier médical

En fonction de vos antécédents médicaux, l’assureur peut demander des justificatifs complémentaires pour affiner son évaluation du risque. Anticiper cette étape permet de fluidifier le processus.

Voici les documents souvent demandés :

  • Comptes rendus médicaux récents : Consultation d’un spécialiste, résultats d’examens.
  • Certificats de reprise du travail : Un document attestant que vous exercez une activité sans restriction peut jouer en votre faveur.
  • Lettre du médecin traitant ou spécialiste : Une attestation expliquant votre état actuel peut rassurer l’assureur sur la stabilité de votre situation.

Astuce : Si votre pathologie est ancienne et stabilisée, vous pouvez demander à votre médecin de rédiger un bilan médical détaillant votre aptitude au travail. Cela peut faciliter une acceptation avec des conditions plus favorables.

 

L’option Dos / Psy en assurance emprunteur 

L’option Dos/Psy est une garantie complémentaire proposée dans certains contrats d’assurance emprunteur. Elle permet de couvrir les affections dorsales (lombalgies, sciatiques, hernies discales, etc.) et psychiques (dépression, burn-out, troubles anxieux sévères…), qui sont généralement exclues des garanties incapacité et invalidité standard.

Pourquoi cette option est-elle utile ?

  • Une meilleure prise en charge en cas d’arrêt de travail
    Sans cette option, si vous êtes en arrêt pour un problème de dos ou une maladie psychique, votre assurance emprunteur ne prendra pas en charge vos mensualités de prêt. L’option Dos/Psy vous permet donc d’être indemnisé si ces pathologies vous empêchent de travailler.
  • Une réponse aux exclusions fréquentes des contrats classiques
    Les maladies non objectivables (MNO) sont souvent exclues des garanties Incapacité Temporaire Totale (ITT) et Invalidité Permanente Totale (IPT), car elles sont jugées difficiles à évaluer médicalement. Avec cette option, vous bénéficiez d’une couverture même pour ces pathologies.
  • Une protection financière renforcée
    En cas d’arrêt de travail prolongé dû à un burn-out ou une lombalgie chronique, cette option évite de devoir assumer seul vos mensualités de prêt, préservant ainsi votre stabilité financière.

À savoir avant de souscrire l’option Dos/Psy

  • Elle peut être soumise à conditions : Certains contrats exigent un délai de carence (ex. : 6 à 12 mois avant activation) ou appliquent une durée maximale d’indemnisation.
  • Un surcoût à prévoir : Cette option augmente le coût de l’assurance, car elle élargit la couverture à des pathologies jugées plus « risquées » par les assureurs.
  • Une étude médicale approfondie : Selon votre état de santé, l’assureur peut demander des examens médicaux avant d’accepter cette option.

Bon à savoir : Tous les assureurs ne proposent pas cette option.

Faire un devis en ligne et économisez jusqu'à 15 000 € sans efforts !
Economisez jusqu'à 15 000 € sans efforts !