Je fais de la randonnée. Comment cela fonctionne pour mon assurance emprunteur ?

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Vous êtes passionné de randonnée et vous préparez un projet immobilier ? Comme beaucoup d’emprunteurs, vous allez devoir souscrire une assurance emprunteur pour obtenir votre crédit. Mais une question vous préoccupe : le fait de pratiquer la randonnée peut-il entraîner une surprime ou une exclusion de garantie dans votre contrat ? Cette inquiétude est légitime, car certaines activités physiques, jugées à risque, peuvent impacter les conditions de souscription d’une assurance emprunteur.

Si la randonnée est souvent perçue comme une activité de loisir sans danger, ce n’est pas toujours le cas du point de vue des assureurs. Les conditions dans lesquelles vous pratiquez ce sport — fréquence, altitude, difficulté, isolement — peuvent en effet peser dans l’analyse du risque menée par l’assureur.

Dans cet article, nous allons vous expliquer de façon claire et accessible ce que recouvre l’assurance emprunteur, comment sont évaluées les activités à risque, et dans quelles situations la randonnée peut donner lieu à une surprime ou une exclusion. Nous vous donnerons également des conseils pratiques pour adapter votre contrat à votre profil, sans renoncer à votre passion.

Qu’est-ce que l’assurance emprunteur ?

L’assurance emprunteur est un contrat de prévoyance souscrit en complément d’un prêt immobilier. Elle a pour rôle de garantir le remboursement du crédit en cas de survenance de certains événements affectant la capacité de l’emprunteur à honorer ses mensualités. Ce type d’assurance est exigé par la quasi-totalité des banques pour sécuriser l’opération de prêt.

Que couvre une assurance emprunteur ?

Le contrat couvre généralement trois risques principaux :

  • Le décès : si l’assuré décède avant le terme du prêt, l’assurance rembourse tout ou partie du capital restant dû à la banque.
  • L’invalidité permanente (totale ou partielle) : en cas de perte irréversible de la capacité à exercer une activité professionnelle, l’assurance prend le relais.
  • L’incapacité temporaire de travail (ITT) : si l’assuré est dans l’impossibilité de travailler temporairement à la suite d’un accident ou d’une maladie, les mensualités sont partiellement ou totalement prises en charge.

D’autres garanties peuvent être ajoutées, comme la perte d’emploi, mais elles ne sont pas systématiques.

Une analyse de risque personnalisée

Avant de vous proposer un tarif, l’assureur va analyser votre profil à partir d’un questionnaire de santé et parfois d’un questionnaire sur vos activités. Ces documents lui permettent d’évaluer le niveau de risque que vous représentez. En fonction de vos réponses, il peut accepter votre dossier sans condition particulière, ou appliquer des mesures spécifiques comme une surprime ou une exclusion.

C’est dans ce cadre que la pratique d’un sport comme la randonnée peut être prise en compte : selon le niveau de difficulté et les conditions de pratique, elle peut influencer la décision de l’assureur.

Quelles sont les activités considérées comme à risque en assurance emprunteur ?

Tous les sports ne sont pas considérés de la même manière par les assureurs. Certaines activités, jugées plus dangereuses que d’autres, font l’objet d’une évaluation spécifique.

Qu’est-ce qu’une activité à risque ?

Il s’agit d’une activité qui, selon les statistiques, présente un taux plus élevé d’accidents corporels ou de décès. Les assureurs identifient ces activités comme étant susceptibles d’entraîner un sinistre grave. Parmi les sports les plus souvent classés à risque, on retrouve :

  • les sports aériens (parapente, ULM, saut en parachute),
  • les sports mécaniques (moto-cross, rallye, jet-ski),
  • les sports de montagne (alpinisme, escalade, ski hors-piste),
  • la plongée sous-marine à grande profondeur,
  • certaines disciplines extrêmes ou de compétition.

Et la randonnée dans tout cela ?

La randonnée pédestre classique, pratiquée sur des sentiers balisés et en plaine ou moyenne montagne, est rarement considérée comme risquée. Cependant, dès que l’on dépasse certains seuils — notamment en termes d’altitude, d’isolement ou de technicité du terrain — l’évaluation peut changer.

Voici les éléments susceptibles d’alerter un assureur :

  • Randonnées au-delà de 2 500 ou 3 000 mètres d’altitude, notamment en milieu alpin ou volcanique.
  • Pratique intensive ou régulière, notamment si vous partez plusieurs fois par an pour des treks en haute montagne ou à l’étranger.
  • Conditions climatiques extrêmes, comme le froid intense, les tempêtes, ou les zones à risque sismique.
  • Itinéraires non balisés ou hors sentiers, impliquant des passages techniques (corde, escalade, orientation en autonomie…).

Dans ce cas, l’assureur peut estimer que votre activité sort du cadre d’une randonnée de loisir. Il vous demandera alors des informations complémentaires et pourra ajuster son offre en conséquence.

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Surprime ou exclusion : que peut décider l’assureur ? 

Lorsque l’assureur identifie une activité à risque, deux types de décisions sont possibles : l’application d’une surprime ou la mise en place d’une exclusion de garantie. Ces mesures visent à compenser le risque accru que représente l’activité pratiquée.

La surprime : une augmentation tarifaire

La surprime consiste à augmenter le coût de votre assurance. Elle est généralement exprimée en pourcentage appliquée à la cotisation de base. L’objectif est de compenser le sur-risque identifié. Par exemple, un emprunteur qui pratique régulièrement des randonnées en haute montagne pourra se voir appliquer une surprime de 20 à 50 % sur la partie invalidité ou incapacité de son contrat.

La surprime dépend :

  • de la fréquence de l’activité,
  • de son niveau de dangerosité,
  • de la couverture demandée (un contrat couvrant l’invalidité et l’incapacité impliquera un surcoût plus important).

L’exclusion : une limite dans les garanties

Une exclusion signifie que l’assurance ne jouera pas dans certaines situations. Par exemple, une clause peut préciser que l’invalidité résultant d’un accident survenu au cours d’une randonnée à plus de 3 000 mètres d’altitude ne sera pas couverte.

Il existe plusieurs types d’exclusions :

  • Exclusions générales, valables pour tous les assurés (actes intentionnels, faits de guerre…).
  • Exclusions spécifiques, liées à des activités personnelles comme les sports à risque.

Certaines exclusions peuvent être levées en contrepartie d’une surprime. Il est donc important de discuter avec votre assureur ou votre courtier pour comprendre comment vous pouvez être assuré.

Quelques exemples concrets 

Pour mieux comprendre comment la pratique de la randonnée peut influencer votre assurance emprunteur, rien ne vaut des cas concrets. Voici plusieurs exemples qui illustrent comment les assureurs peuvent réagir en fonction du type de randonnée pratiquée, de sa fréquence, et de ses caractéristiques particulières.

Cas n°1 : Randonneur occasionnel en moyenne montagne

Jean a 45 ans, il emprunte pour acheter une maison à la campagne. Il pratique la randonnée une à deux fois par mois, sur des sentiers balisés, généralement à moins de 1500 mètres d’altitude. Il n’a jamais eu d’accident.

Résultat : L’assureur n’a pas considéré cette activité comme un risque aggravé. Jean n’a pas eu de surprime, ni d’exclusion. Sa pratique est assimilée à une activité de loisir sans danger particulier.

Cas n°2 : Passionné de treks en haute montagne à l’étranger

Sophie a 38 ans, elle emprunte pour faire construire une maison. Elle pratique la randonnée en montagne chaque été, avec des itinéraires dépassant parfois 3000 mètres d’altitude. Elle est bien équipée et suit des formations, mais elle randonne souvent seule.

Résultat : L’assureur a considéré qu’il s’agissait d’une activité à risque. Il a proposé une surprime de 0,10 % sur le capital assuré, uniquement pour la garantie décès. Aucune exclusion n’a été appliquée, mais la surprime couvre le risque spécifique lié à l’altitude et à l’isolement.

Cas n°3 : Guide de randonnée ou activité professionnelle liée

Marc a 52 ans, il emprunte pour un investissement locatif. Chaque année, il participe à des treks de plusieurs jours au Népal ou au Pérou, souvent en très haute altitude, au-delà de 4000 mètres. Il est encadré par des professionnels locaux.

Résultat : Le contrat d’assurance de la banque a refusé de le couvrir sans exclusion. En délégation d’assurance, Marc a trouvé un assureur spécialisé qui a accepté de le couvrir avec une exclusion spécifique : les accidents survenant au-delà de 5000 mètres d’altitude ne seraient pas indemnisés. En contrepartie, il n’y a eu ni surprime, ni exclusion générale sur la randonnée.

Conclusion 

Pratiquer la randonnée n’entraîne pas systématiquement de surprime ou d’exclusion dans votre contrat d’assurance emprunteur. Tout dépend du type de randonnée que vous pratiquez, de son intensité, et de la manière dont vous la déclarez à l’assureur. Les randonneurs occasionnels ou modérés n’ont généralement rien à craindre. En revanche, une pratique plus engagée, en altitude ou en autonomie, peut nécessiter une couverture adaptée.

Mieux informé, vous pourrez emprunter sereinement, en toute sécurité — et repartir en randonnée l’esprit tranquille.

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