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Artisans : quels sont les critères d’obtention d’un prêt immobilier ?

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Obtenir un prêt immobilier lorsqu’on est artisan peut s’avérer plus complexe que pour un salarié. Les banques perçoivent souvent les revenus des travailleurs indépendants comme moins stables et plus fluctuants, ce qui les pousse à appliquer des critères d’octroi plus stricts. Pourtant, que ce soit pour l’achat d’une résidence principale, d’un local professionnel ou d’un investissement locatif, les travailleurs non-salariés tels que les artisans ont des besoins similaires aux autres emprunteurs et doivent mettre toutes les chances de leur côté pour obtenir un financement adapté à leur situation.

Dans ce contexte, il est essentiel de bien préparer son dossier et de comprendre les exigences des établissements bancaires. Ancienneté de l’activité, bilan financier, capacité d’endettement, apport personnel, assurance emprunteur… plusieurs critères sont scrutés pour évaluer la solidité du dossier et minimiser les risques pour le prêteur.

Cet article détaille les principaux critères d’obtention d’un prêt immobilier pour un indépendant artisan, les leviers à actionner pour améliorer son dossier et les solutions permettant de sécuriser son projet immobilier. Que vous soyez artisan du bâtiment, boulanger ou artisan des métiers d’art, découvrez comment optimiser vos chances d’obtenir un crédit aux meilleures conditions.

La stabilité et l’ancienneté de l’activité

Avant d’accorder un prêt immobilier à un artisan, les banques évaluent la pérennité et la solidité financière de son activité. Elles recherchent des revenus réguliers et une gestion saine pour s’assurer que l’emprunteur pourra honorer ses mensualités sur le long terme. C’est pourquoi l’ancienneté de l’activité, la bonne tenue des bilans comptables et la stabilité des revenus sont des éléments déterminants dans l’analyse du dossier.

  • Durée d’exercice : Les banques exigent généralement au moins 2 à 3 ans d’ancienneté dans l’activité artisanale. Cela leur permet d’évaluer la viabilité de l’entreprise et la capacité de l’artisan à générer des revenus stables.

  • Des exercices comptables positifs : Les établissements prêteurs examinent les résultats financiers de l’artisan sur les 2 ou 3 dernières années. Des bilans et comptes de résultat positifs et une progression du chiffre d’affaires de l’entreprise sont des signaux rassurants.

  • Régularité des revenus : Même si l’activité de l’artisan peut être saisonnière, la banque appréciera une certaine constance sur l’année ou une capacité à constituer une épargne de sécurité.

Le taux d’endettement : un facteur déterminant

Le taux d’endettement est l’un des critères essentiels que les banques examinent lorsqu’un artisan sollicite un prêt immobilier. Il représente la part des revenus mensuels consacrée au remboursement des dettes et permet d’évaluer la capacité d’un emprunteur à honorer ses engagements financiers. Pour les artisans, dont les revenus peuvent être plus variables que ceux des salariés, ce critère est scruté avec encore plus d’attention par les établissements prêteurs.

Comment est calculé le taux d’endettement ?

Le taux d’endettement se calcule selon la formule suivante :

Taux d’endettement = (Total des charges financières mensuelles / Revenus mensuels nets) × 100

Les charges financières mensuelles incluent :

  • Les mensualités du crédit immobilier sollicité.
  • Les autres prêts en cours (crédit auto, prêt personnel, crédit professionnel si pris à titre personnel, etc.).
  • Certaines charges fixes pouvant être considérées dans l’analyse bancaire (pension alimentaire, loyers restants à payer si résidence secondaire, etc.).

Les revenus mensuels nets d’un artisan comprennent :

  • Les bénéfices réalisés via son activité (après déduction des charges).
  • Éventuellement, d’autres sources de revenus stables (revenus locatifs, dividendes réguliers, etc.).

Quel est le taux d’endettement maximum toléré ?

En règle générale, les banques fixent un seuil de 35% de taux d’endettement pour accorder un prêt immobilier, conformément aux recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Cela signifie qu’après avoir pris en compte la future mensualité du crédit, un artisan ne doit pas consacrer plus de 35% de ses revenus mensuels nets au remboursement de ses dettes.

Cependant, pour un artisan, ce seuil peut être évalué avec plus de souplesse, notamment si :

  • Il dispose d’un reste à vivre confortable après le paiement des mensualités.
  • Il a une gestion saine de son activité avec des revenus réguliers et une trésorerie positive.
  • Il présente un apport personnel conséquent ou d’autres garanties (caution, hypothèque, etc.).

Le taux d’endettement est un facteur clé dans l’octroi d’un prêt immobilier pour un artisan. Bien que la limite de 35% soit une règle générale, chaque situation est analysée au cas par cas par les banques.

Pour maximiser ses chances d’obtenir un financement, un artisan doit présenter un dossier solide, prouver la régularité de ses revenus et, si possible, disposer d’un apport conséquent. Une bonne gestion financière et une anticipation des attentes des banques sont donc essentielles pour concrétiser un projet immobilier en tant qu’indépendant.

L’importance du niveau de revenus d’un artisan dans l’octroi d’un prêt immobilier

Le niveau de revenus d’un artisan est un élément clé pour l’octroi d’un prêt immobilier, car il permet aux banques d’évaluer sa solvabilité et sa capacité à rembourser l’emprunt.

Contrairement aux salariés bénéficiant d’un revenu fixe et stable, les artisans ont des revenus souvent fluctuants, ce qui pousse les établissements prêteurs à analyser leur situation financière avec plus de rigueur.

Un indicateur de solvabilité

Les banques se basent sur les revenus nets imposables (et non sur le chiffre d’affaires) pour déterminer la capacité d’endettement de l’artisan. Plus ces revenus sont élevés et réguliers, plus l’artisan aura de chances d’obtenir un crédit à des conditions avantageuses (meilleur taux d’intérêt, montant d’emprunt plus élevé, durée adaptée).

La régularité des revenus : un facteur de confiance

Même si les revenus d’un artisan peuvent varier en fonction des saisons ou des contrats obtenus, la banque cherche à identifier une certaine stabilité financière sur les dernières années. C’est pourquoi elle analyse les bilans comptables et les comptes de résultat des 2 à 3 dernières années pour s’assurer que l’activité est pérenne et que l’emprunteur est capable de générer des revenus constants.

Les revenus complémentaires

Si l’artisan perçoit des revenus annexes (locations, activités secondaires, etc.), ils peuvent être pris en compte pour améliorer son profil d’emprunteur.

 

Le niveau de revenus d’un artisan est un critère déterminant dans l’octroi d’un prêt immobilier. Plus ses bénéfices nets sont élevés et réguliers, plus son dossier sera solide aux yeux des banques.

Une gestion financière saine : un gage de confiance pour les banques

Avant d’accorder un prêt immobilier, les banques examinent attentivement la gestion financière de l’artisan. Un compte bancaire bien tenu, sans incidents de paiement ou de découverts répétés, est un signal positif qui démontre sa capacité à gérer son budget avec rigueur.

De plus, la présence d’une épargne personnelle constitue un atout supplémentaire, prouvant sa capacité à anticiper les imprévus et à assurer une certaine stabilité financière.


L’importance de l’apport personnel

L’apport personnel représente la somme d’argent que l’emprunteur investit lui-même dans son projet immobilier, sans recourir à l’emprunt. Il est généralement exprimé en pourcentage du coût total de l’acquisition (prix du bien + frais annexes).

Quel montant d’apport est généralement demandé ?

Pour un artisan, comme pour tout emprunteur, les banques demandent en général un apport représentant au moins 10% du montant du bien. Cet apport sert principalement à couvrir :

  • Les frais de notaire (environ 7 à 8% dans l’ancien, 2 à 3% dans le neuf).
  • Les frais de dossier et les frais de garantie (caution, hypothèque).

Toutefois, pour un artisan, les établissements prêteurs sont parfois plus exigeants en raison de la perception de revenus plus instables. Ainsi, un apport compris entre 15% et 20% est souvent mieux perçu et peut faciliter l’obtention du crédit.

Pourquoi l’apport est-il crucial pour un artisan ?

Les artisans sont souvent considérés comme des profils plus risqués par les banques. Un apport personnel conséquent constitue donc une garantie supplémentaire pour l’organisme prêteur. Voici les principaux avantages d’un apport personnel élevé pour un artisan :

  • Montrer sa capacité d’épargne et sa gestion saine : En tant qu’artisan, prouver que vous êtes capable de constituer une réserve financière est rassurant pour la banque, qui considère souvent les indépendants comme plus vulnérables face aux aléas économiques.

  • Réduire le montant emprunté : Plus votre apport est élevé, moins vous avez besoin d’emprunter. Cela abaisse le montant des mensualités et améliore votre taux d’endettement.

  • Obtenir de meilleures conditions de prêt : Avec un apport supérieur à 15 ou 20%, vous avez plus de chances de négocier un meilleur taux d’intérêt et de réduire le coût global du crédit.

  • Limiter le risque d’endettement : En empruntant moins, vous limitez les risques en cas de baisse d’activité ou de coup dur dans votre entreprise artisanale.

D’où peut venir cet apport personnel ?

L’apport personnel peut provenir de plusieurs sources :

  • L’épargne personnelle : Compte épargne, livret A, LDDS, etc.

  • La participation aux bénéfices de l’entreprise : Si vous êtes artisan à votre compte, vous pouvez réinvestir une partie des bénéfices accumulés.

  • La donation ou l’aide familiale : Une aide financière de vos proches peut aussi constituer tout ou partie de votre apport.

  • La revente d’un bien immobilier : Si vous possédez déjà un bien, le produit de sa vente peut être utilisé comme apport.

  • Des primes ou indemnités exceptionnelles : Par exemple, une prime de fin de chantier conséquente ou une indemnisation peut servir à renforcer votre apport.

Peut-on obtenir un prêt sans apport en tant qu’artisan ?

Obtenir un prêt sans apport (appelés « financement à 110% ») est généralement réservé :

  • Aux profils jeunes primo-accédants avec un fort potentiel de progression de carrière.

  • À certaines situations très spécifiques (emprunteurs salariés en CDI avec revenus stables).


Pour un artisan, obtenir un prêt sans apport est possible mais plus compliqué car cela renforce l’impression de risque auprès des banques. Sans apport, vous devrez compenser par :

  • Des bilans comptables et comptes de résultat irréprochables.

  • Des revenus élevés et réguliers.

  • Une trésorerie saine et une absence totale de dettes professionnelles.

Quel est l’impact de l’apport sur l’assurance emprunteur ?

Bien que l’apport n’ait pas d’incidence directe sur le coût de l’assurance emprunteur, il diminue le montant emprunté, ce qui réduit mécaniquement le coût total de l’assurance emprunteur, souvent calculée sur le capital emprunté.

En résumé :

Apport personnel

Conséquence pour un artisan

0 % ou très faible

Dossier jugé risqué, taux plus élevé, refus possible.

10%

Minimum attendu pour couvrir les frais. Permet souvent d’obtenir l’accord.

15 à 20 %

Profil rassurant, facilite l’obtention du prêt, améliore les conditions.

+ de 20 %

Profil très apprécié, possibilité de négocier un excellent taux.

Astuce : Si votre activité d’artisan est récente et que votre capacité d’épargne est limitée, il peut être judicieux de différer votre projet immobilier de quelques mois ou années afin de constituer un apport plus solide. Cela renforcera considérablement votre dossier et vous permettra d’accéder à de meilleures conditions de financement.

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Durée de remboursement

La durée de remboursement est un élément clé dans l’octroi d’un prêt immobilier pour un artisan, car elle influence directement le montant des mensualités, le coût total du crédit et la capacité d’endettement.

Contrairement aux salariés bénéficiant d’une rémunération fixe et stable, les artisans ont des revenus qui peuvent fluctuer en fonction de leur activité. Cette particularité peut impacter la perception du risque par les banques, qui cherchent à sécuriser leur financement en ajustant la durée du prêt.

Durées de prêt généralement accordées

En France, la durée maximale d’un prêt immobilier est généralement fixée à 25 ans (voire 27 ans dans le cas de certains projets incluant des travaux). Les artisans, comme tout emprunteur, peuvent choisir une durée plus courte (10, 15 ou 20 ans), mais cela dépend de plusieurs facteurs, notamment :

  • Le niveau des revenus et leur stabilité : plus les revenus sont réguliers et élevés, plus l’artisan pourra supporter des mensualités importantes sur une durée plus courte.

  • Le taux d’endettement : si un artisan a déjà des charges importantes (prêts en cours, loyers, etc.), une durée plus longue peut être privilégiée pour alléger les mensualités.

  • L’âge de l’emprunteur : les banques prennent en compte l’âge du souscripteur à la fin du prêt. En général, les établissements prêteurs préfèrent que le remboursement s’achève avant l’âge du départ à la retraite et  vers 70-75 ans au plus tard.

L’impact de la durée sur les mensualités et le coût total du crédit

La durée du prêt influe directement sur le montant des mensualités et le coût total du crédit :

  • Un prêt sur une courte durée (10-15 ans) → Mensualités plus élevées, mais coût total des intérêts réduit car le taux négocié sera plus faible.

  • Un prêt sur une durée plus longue (20-25 ans) → Mensualités plus faibles, mais coût total du crédit plus important en raison des intérêts cumulés sur la période.

Exemple simplifié :

  • Un emprunt de 200 000 € à 3% sur 15 ans → Mensualité d’environ 1 380 € et coût total du crédit de 48 400 €.

  • Le même emprunt sur 25 ans → Mensualité d’environ 950 €, mais coût total du crédit qui grimpe à 90 000 €.

Les artisans doivent donc trouver le bon équilibre entre mensualités abordables et limitation du coût total du crédit.

Spécificités pour les artisans : comment choisir la bonne durée ?

Pour un artisan, choisir la durée de remboursement de son prêt immobilier doit prendre en compte la variabilité de ses revenus. Voici quelques stratégies à adopter :

  • Privilégier une durée de prêt raisonnable (entre 15 et 20 ans si possible) pour limiter les intérêts tout en gardant des mensualités supportables.

  • Opter pour des mensualités modulables : certaines banques offrent des prêts avec des options de modulation permettant d’augmenter ou de diminuer les mensualités en fonction des revenus de l’emprunteur.

  • Tenir compte de la protection financière : souscrire une assurance emprunteur adaptée, qui couvre notamment les risques professionnels et les arrêts de travail, permet de sécuriser le remboursement du prêt en cas d’aléa.


La durée de remboursement d’un prêt immobilier est un levier clé pour les artisans souhaitant optimiser leur financement. Une durée trop courte peut générer des mensualités trop élevées et peser sur la trésorerie, tandis qu’une durée trop longue augmente le coût total du crédit. Pour faire le bon choix, un artisan doit prendre en compte la stabilité de ses revenus, sa capacité d’endettement, et s’assurer d’avoir une flexibilité dans les remboursements en cas de variation de son activité.

 

En résumé :

Obtenir un prêt immobilier quand on est artisan peut représenter un vrai défi. Les banques jugent en effet les revenus de ces travailleurs indépendants moins stables. Cependant, avec une gestion financière rigoureuse, une activité stable et des bilans comptables et des comptes de résultats solides, il est tout à fait possible d’accéder à un financement aux meilleures conditions.

Les critères clés tels que l’ancienneté de l’activité, le niveau de revenus, le taux d’endettement et l’apport personnel sont scrutés de près par les établissements prêteurs. Un dossier bien préparé, incluant une bonne capacité d’épargne et une gestion saine des comptes bancaires, peut rassurer les banques et faciliter l’octroi du crédit.

Enfin, il est essentiel pour un artisan de bien choisir la durée de remboursement ainsi qu’une assurance de prêt adaptée à son activité.

En optimisant ces différents éléments, un artisan peut maximiser ses chances d’obtenir un prêt et concrétiser son projet immobilier en toute sérénité.

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